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Kem

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Date d'inscription : 25/09/2009

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MessageSujet: Notes de cours à copier/coller   Notes de cours à copier/coller EmptyJeu 1 Oct - 19:37

CHAPITRE 1 : LES GRANDES QUESTIONS DE LA DISCIPLINE

1 - LA CONSTRUCTION HISTORIQUE DES SCIENCES SOCIALES
1.1. - Qu’est ce qu’une science ?
a. Introduction
Les sciences sociales se sont construites progressivement, surtout à partir de la 2ème Guerre Mondiale, où elles sont parcourues de querelles d’écoles donnant sur une impression globale d’incohérence de la discipline sociologique. Les écoles de pensée des sociologues sont menées par des chefs ayant créé des « prêts-à-penser » qui ne semblent pas s’opposer les uns aux autres par leur point de vue scientifique mais plutôt par les dissensions, relevant de l’intuitu personae, entre ces fondateurs eux-mêmes. Les courants de la sociologie paraissent a priori dépourvus de projet général, incohérents, semblent parfois relever d’effets de mode. Pour citer quelques courants, pensons au durkheimisme, au marxisme, à l’interactionnisme, à la phénoménologie, etc. Il existe un pluraliste des théories et paradigmes existants, une rivalité et une longévité des écoles concurrentes.

Dès lors, on ne peut pas donner de définition à la sociologie. Il n’est pas non plus possible de définir les problèmes sociaux, ni leurs causes et effets, parce que chaque école y va de son avis, exprimé systématiquement comme une vérité fondée et logique. En guise d’exemple pour exprimer cette affirmation, prenons l’échec scolaire. Bourdieu fera remarquer que la démocratisation de l’école l’adresse plus à ceux qui disposent déjà des outils culturels nécessaires pour la comprendre dans leur bagage éducatif familial. Boudon s’appuie sur un paradigme sociétal se basant sur la compréhension du choix des acteurs, des stratégies des parents par rapport à l’école : pour certaines familles, le fait d’avoir un beau diplôme est moins nécessaire à l’avenir que pour d’autres. Cette dernière explication s’appelle l’individualisme méthodologique.

Bien que ces deux approches soient totalement divergentes, il est impossible d’affirmer qui a tord et qui a raison. Remarquons le lien avec la politique et donc la politique sociale : Bourdieu développe une théorie « de gauche » et Boudon une théorie « de droite ».

Ce pluralisme théorique se retrouve à plusieurs niveaux, dès le paradigme qui constitue la base de la réflexion et du travail sociologique. Il est ensuite dans les objets de la recherche : la sociologie s’intéresse à beaucoup de choses et par des voies diverses. Le pluralisme a de nombreuses méthodes : chaque école a la sienne. En sociologie, on traite d’un ensemble de choix, d’un ensemble de possibilités.

b. Sens commun et connaissance scientifique
La démarche sociologique est commune, malgré la pluralité des points de vue. Elle repose sur un paradoxe mis en exergue par Durkheim : la différence entre la connaissance scientifique et le sens commun.

L’humanité n’a pas attendu les sociologues pour se forger des opinions sur la vie en société : philosophies, religions, dogmes, … De nombreuses définitions sur la « société » circulent sans aucune base scientifique. Bourdieu, un auteur attaché aux bases scientifiques, dira : « le sociologue n’en a jamais fini avec la sociologie spontanée et il doit s’imposer une lutte incessante contre les évidences aveuglantes qui procurent, à trop bon compte, l’illusion du savoir immédiat et de sa richesse indépassable ». Nous avons tous le sentiment de connaître la société et chacun a une théorie lui donnant l’impression « qu’il sait déjà ». C’est ce qu’on appelle le sens commun. Pour Bourdieu, le sens commun est l’ennemi de la sociologie. Les choses peuvent simplement paraître évidentes, ou bien les problèmes peuvent avoir naturellement été résolus par la biologie ; on peut avoir l’impression que toutes les réponses sont déjà données par des autorités morales. Ce type d’explications peut inciter à penser que la sociologie est totalement inutile et qu’il n’y a aucune question à se poser sur la société.

Or, pour poser une question scientifique, il faut parfois déjà beaucoup réfléchir tant la réponse semble évidente au regard du sens commun. Avant de commencer la réflexion scientifique, le chercheur doit presque se faire violence pour se poser la question qui va l’amener à son travail d’observation : « ceci est-il bon ou mauvais ? Mais pourtant ça a toujours été comme ça ! Alors, pourquoi se le demander ? ». Ces représentations nous permettent de vivre en société. Durkheim les appelle pré-notions. Ces pré-notions nous confinent dans un point de vue déjà établi, empêchant parfois de se poser des questions. Elles sont intériorisées en chaque humain, exerçant une emprise sur ses avis et préjugés. Bourdieu prétend que faire de la sociologie, c’est faire une rupture avec ce qu’on sait déjà : il s’agit de mettre en pièce les connaissances passées. C’est un processus de renonciation aux points de vue sur le monde pour pouvoir se mettre à réfléchir scientifiquement, pour avoir un regard neuf. Extrémiste, Bourdieu va même utiliser un vocabulaire particulièrement complexe, précis, différent ; pour désigner des choses parfois toutes simples. C’est un auteur difficile à lire. Une fois cette rupture effectuée, le travail d’observation peut commencer, avec un regard neuf, d’une absolue neutralité, d’une objectivité implacable.

c. Observation méthodique d’une réalité empirique
La sociologie est une science empirique. Le sociologue doit sortir, observer, être en contact avec ses sujets d’études ; à l’opposé des philosophes qui méditent et qui peuvent donc produire leur travail seul sans sortir. La majorité des sociologues considèrent qu’on ne peut pas se baser sur soi-même comme cas pratique : on peut prendre un sujet dont on est proche mais pas dont on est le centre. Il faut aller à la rencontre d’une réalité pour pouvoir en faire l’analyse.

d. Formulation d’un énoncé théorique
L’énoncé théorique se formule à partir des observations effectuées. Les sociologues doivent utiliser le langage commun pour formuler leur énoncé. Dès lors, le vocabulaire doit être très précis pour éviter absolument les termes ambigus pouvant prêter à confusion dans la lecture : un énoncé scientifique ne doit pouvoir être compris que d’une seule manière. Les métaphores sont à proscrire. Pourtant, il est parfois nécessaire d’utiliser des termes provenant d’autres disciplines pour ne pas inventer de mots. On parlera par exemple du marché matrimonial pour désigner les rencontres entre humains, les vies des couples : c’est un terme issu de l’économie. Cela pourrait poser des problèmes si on peut trouver un double sens. Les professionnels utiliseront aussi des mots très lourds qui donnent un « effet scientifique » alors que l’idée elle-même reste basique (p.ex. « mutation » pour parler d’un changement). Durkheim voulait même créer un dictionnaire particulier, destiné uniquement aux sociologues.

Les sociologues dialoguent principalement entre eux ; ensuite aux politiques, aux acteurs sociaux ; à des étudiants. Entrer en dialogue avec des profanes peut être très compliqué mais apporte une certaine richesse. Par exemple, malgré ses efforts pour apporter un avis totalement neutre sur une question sociopolitique, les propos d’un sociologue pourraient être interprétés comme ayant un penchant politique particulier. Pourtant, la sociologie vise à construire un regard neutre, non partisan, sur la société ; dans l’absence de toute grille de lecture en terme de cadres normatifs. La sociologie peut expliquer pourquoi certaines politiques publiques échouent, ou pourquoi certains drames contre lesquels la société lutte finissent tout de même par se reproduire. Les sociologues mèneront parfois des recherches-actions : ce sont des observations dans le but d’agir contre un problème précis. Elles se font en collaboration avec les acteurs et avec l’objectif de parvenir à des résultats que ces acteurs pourront exploiter.

1.2. - Naissance de la sociologie
a. Croyances sur la société et science du social
b. Le développement des sciences
c. Sciences sociales et modernité

2 - LA SOCIOLOGIE EST-ELLE CARACTERISEE PAR UNE DEMARCHE OU UN OBJET ?
2.1. - Les débats dans la discipline autour de la question d’objectivité
a. La position durkheimienne sur l’objectivité
Durkheim expliquera que le point de départ d’une recherche est une idée antérieure sur la recherche. C’est l’analyse idéologique, fondée sur les idées, par opposition à une connaissance objective, fondée sur les objets. Un objet est la substance des choses sur lesquelles on fait l’analyse ; pas sur les idées qu’on se fait de l’objet. « Les pré-notions sont comme un voile entre nous et la réalité extérieure » : on peut avoir l’impression de transparence de ce voile. Le point de départ de la réflexion est donc de sortir de ses idées pour aller vers l’objet . Dans cette idée, Durkheim voyait la philosophie et la psychologie, axées sur l’individu lui-même, comme les ennemis de la sociologie qui s’intéresse à tout ce qui est extérieur à l’individu. Une chose s’impose, elle est évidente : on ne peut pas faire comme si elle n’existait pas ; dixit Durkheim : « et cependant, les phénomènes sociaux sont des choses et doivent être traités comme des choses ». L’avantage de la sociologie sur les autres sciences est de pouvoir étudier ce qui est extérieur à l’homme, donc ce qui est observable.

Durkheim insiste lourdement sur le fait social, la chose extérieure au chercheur, ce qui lui donne des propriétés qu’on peut étudier indépendamment de lui : statistiques, bases de données. De l’avis de cet auteur, il faut écarter les données qui risquent d’être trop personnelles à l’observateur : le chercheur ne doit pas risquer d’être ému par le sujet de son étude. Il faut éviter toute connexion personnelle entre le chercheur et l’objet.

L’objectivité est donc une démarche de renoncement et une démarche de construction de la réflexion. Elle permet de se pencher sur quelque chose sur laquelle on n’a aucune connaissance antérieure : pas besoin de bases. Il n’y a pas non plus besoin d’implication personnelle pour effectuer une recherche valable : la position personnelle du chercheur n’a pas d’impact sur la qualité de son travail, il n’a pas besoin de justification par rapport à son intérêt.

Durkheim était très attaché aux sciences exactes comme la biologie, dans lesquelles la pensée de la personne n’a aucune incidence : on se contente de l’observer comme un objet. Pour lui, l’objectivité est un problème de distance entre soi et l’objet de la recherche. Tout le problème est de trouver la bonne distance : on peut être trop proche et donc parasité par ses émotions, ou trop loin et donc incapable d’observer les détails.

b. La réintroduction de la question de subjectivité
Cette réintroduction vient d’une première critique : se mettre à distance de la société est totalement impossible. En effet, le sociologue chercheur n’est pas un extraterrestre loin de la planète pour l’observer froidement : il vit dans la société et ne peut pas s’en détacher totalement. Par exemple, Durkheim lui-même était victime des influences de son temps dans sa vision évolutionniste des sociétés « moins évoluées ». Tout être est toujours forcément un minimum subjectif par rapport à l’objet qu’il examine. Les pré-notions nous accompagnent toujours.

Une seconde critique se pose sur le fait que l’ignorance n’est pas spécialement idéale pour être un bon sociologue : la connaissance personnelle préalable du chercheur sur l’objet est réhabilitée car elle permet d’en avoir une meilleure compréhension. Richard Hoggard (milieu du XXème siècle) était un écrivain et sociologue issu de la classe ouvrière anglaise. Il est l’auteur d’un ouvrage portant sur les pratiques culturelles de cette même catégorie sociale. En faisant son étude, il est revenu vers son milieu d’origine. De son point de vue, cela apporte surtout des avantages : le chercheur sait de quoi il parle, comprend les gens et leur langage, perçoit mieux ce qui se passe, reconnaît les ressentis exprimés à demi-mots. Il peut rendre compte des observations de manière beaucoup plus fidèle parce qu’il peut les comprendre. Par ailleurs, un certain nombre d’idées préconçues sont absentes.

Il distingue tout de même des inconvénients à cette implication personnelle : d’abord, le sociologue pourrait omettre des détails qui ne lui semblent pas pertinents en raison de leur évidence à ses yeux alors qu’un profane a besoin de connaître ces données pour comprendre l’ensemble de la situation exposée. Ensuite, il partage un problème avec Bourdieu : l’émotion et l’attachement aux objets de son étude, engendrant un manque d’objectivité, une nostalgie, l’empêchant d’être neutre.

Hoggart dit qu’il faut prendre appui sur sa subjectivité d’abord parce qu’on ne peut pas s’en débarrasser mais aussi parce qu’elle peut être un outil. C’est aujourd’hui le point de vue des sociologues. Pourtant, faire de la sociologie, ce n’est pas donner son opinion : il faut laisser la part à l’objectivité mais un minimum de subjectivité devient un outil de recherche .
2.2. - Les champs de la sociologie aujourd’hui
a. Les objets classiques : intégration et stratification sociale, famille, institutions
[objet classique : réflexion de départ = qu’est ce qui fait que les gens vivent ensemble ; sociétés occidentales avec une évolution rapide : exode rurale et urbanisation => profondes transformations => comment les gens peuvent tenir ensemble ? Quid de l’intégration ?]

b. La spécialisation de la discipline en sous-champs : l’exemple de la sociologie dans les organisations
A partir d’une question unique, on a développé des sous-questions et donc des disciplines distinctes : sociologie de l’école, du travail, de la jeunesse, des sexes, … Des spécialisations ont été créées. En conséquence, les spécialistes tentent de ne parler qu’entre eux. Les subdivisions de la sociologie sont de plus en plus vraies aujourd’hui, ne fut-ce que dans l’organisation professionnelle des sociologues mais des contaminations réciproques persistent entre les champs pour progresser en dialoguant avec les autres sciences sociales. Aujourd’hui, les sociologues ont tous quelque chose à coté : histoire, anthropologie, psychologie : cela permet l’enrichissement.

c. Une discipline en dialogue avec les autres sciences sociales

3 - INTRODUCTION AUX METHODOLOGIES UTILISEES PAR LA SOCIOLOGIE
3.1. - Formuler une question sociologique
3.2. - Le recueil des données : entretiens, observations, questionnaires
3.3. - L’interprétation
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