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Kem

Kem


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MessageSujet: Biblio - encyclopédie   Biblio - encyclopédie EmptyMer 30 Sep - 15:31

Lempérière T., in Encyclopaedia Universalis, Corpus XI, Paris, 1994, pp. 857 à 861.

« La définition de l’hystérie, disait C.E. Lasègue (1878), n’a jamais été donnée et ne le sera jamais. Les symptômes ne sont ni assez constants, ni assez conformes, ni assez égaux en durée et en intensité pour qu’un type même descriptif puisse les comprendre tous. » Un siècle a passé, l’imprécision demeure ; peu de désordres psychiques ont suscité cependant une telle curiosité, tant de recherches, de discussions passionnées. A en lire le récit, on reste confondu du ton des polémiques ; la bienveillance n’est pas de mise dans ces querelles d’écoles. C’est que l’hystérie, source d’inquiétude autant que d’irritation, défi aux lois de la médecine anatomo-clinique, insaisissable, inclassable, met en cause, plus qu’aucune autre maladie, la subjectivité de celui qui l’aborde. Avec elle jouent libvrement, massivement, les phénomènes de transfert et de contre-transfert. Les limites mêmes de l’affection sont difficiles à cerner. Si les aspects typiques, spectaculaires se laissent aisément reprérer, il n’en est pas de même des manifestionas mineures qui se stiuent aux confins du normal et du pathologique. Quant aux modalités expressives de l’hystérie, elles tiennent autant du culturel que de l’individuel. Selon l’époque et la culture, le groupe social facilite ou réprime les manifestations les plus bruyantes de la névrose. La civilisation technique les favorisant peu, on est rarement confronté aujourd’hui avec « la grande hystérie » telle qu’elle fut popularisée par l’iconographie de la Salpêtrière au temps de J.M. Charchot, mais l’hystérie n’a pas disparu pour autant, elle s’est faite plus discrète, elle suit d’autres modes.

1. Les manifestations de l’hystérie : un langage
L’hystérie est une névrose à manifestations polymorphes dont l’originalité réside en ce que les conflits psychiques inconscients s’y expreiment symboliquement en des symptômes corporels variés, les uns paroxystiques comme les attaques (crises convulsives, crises pantomimiques), ls autres plus durables (paralysies, contractures, grossesse nerveuse, cécité, etc.). Le symptôme somatique, c’est l’incarnation du fantasme, solution de compromis empêchant l’accès à la conscience du conflit refoulé, tout en permettant une réalisation susbtitutive et déguisée du désir interdit. K’épreuve de la réalité est ainsi évitée puisque le symptôme corporel se substitue à une représentation (imagtée, ide, souvenir) lorsque les éléments refoulés, alimentés du dedans par les poussées instinctuelles ou réactivées du dehors par les situations, les évènements actuels tendent à réapparaître au niveau conscient. La diminution de la tension anxieuse que provoquent les conflis internes sera le bénéfice primaire, immédiat, de ce que l’on a coutume d’appeler, depuis les premiers textes feudiens, la conversion hystérique. La « belle indifférence » qu’affiche l’hystérique vis-à-vis de ses symptômes et bien le signe que cette conversion, lorsqu’elle est réussie, constitue le plus efficace des mécanimes névrotiques de défense contre l’angoisse. Le domaine de l’hystérie, c’est donc celui des intentionnalités inconscientes, celui des interdits et de leur transgression ; son langage, c’est le langage du corps, dechiffrable à la manière de l’interprétation du rêve puisque les troubles corporels s’y organisent dans leur forme matérielle en fonction des syntaxes signifiantes de l’inconscient. Mais qui dit langage sous-entend interlocuteur, et c’est ici qu’apparaît l’autre fonction du symptôme hystérique qui est de structurer la relation à ‘autrui. Les bénéfices secondaires qui en découlent s’avèrent souvent si important qu’ils conditionnent largement l’évolution de l’affection.
Le symptôme hystérique est en effet un message, inhabituel dans sa forme, mais éloquent dans son contenu, singulièrement efficace en tant qu’appel à l’Autre, parent, médecin, entourage proche ou corps social dans son ensemble, dont il secoue l’indiffférence et suscite inévitablement une réponse ; la qualité de cette réponse influera à son tour sur le porteur du message, c'est-à-dire l’hystérique qui, décidé à se faire entendre, modèlera sa demande sur le désir d’autrui, de là viennent cette adéquation des symptômes aux concepts de l’époque et aux stéréotypes de la culture et de cette étonnante fluctuation d’une sémiologie qui reste avant tout un langage.
Sans dresser l’inventaire de manifestations si protéiformes qu’elles peuvent simuler à s’y méprendre toute la pathologie, on retiendra plusieurs caractéristiques de l’expressivité hystérique.

Diversité des symptômes
Les crises
L’hystérie est avant out la « maladie des attaques ». Plus de la moitié des malades en présentent peu ou prou. Les unes paraissent directement motivées par la conjoncture relationnelle : banales crises de nerfs, évanouissements, qu’une incitation un peu vive, une aspersion d’eau froide calment plus aisément que douceur et pitié. Les autres sont plus mystérieuses, inquiétantes ; vécues dans un état de demi-conscience qui favorise les décharges agressives et orgastiques, elles se déroulent suivant d’étranges scénarios où les fatasmes projetés sont représentés en pantomimes de terreur, de violence ou d’érotisme. Au cours de « la grande attaque » qu’inaugure l’ascension de la boule hystérique de la région ovarienne à l’épigastre puis à la gorge se succèdent convulsions désordonnées, controsions bizarres, clownesques (incurvation du corps en arc de cercle, grandes oscillations salutoires du tronc), « attitudes pasionnelles » figeant le corps dans l’immobilité cataleptique de l’extase ou bien l’agitant frénétiquement de transes qui furent autrefois qualifiées de démoniaques.
Les crises observées de nos jours sont généralement tronquées, de courte durée, mais n’en restent pas moins fort spectaculaires. C’est lors d’hystéries collectives que les attaques atteignent au paroxysme. L’épidémie de danse de Saint-Guy qui sévit en Allemagne à la fin du Moyen-Age, les sabbats de sorcières relatés dans les procès de sorcellerie, les scènes d’hystérie convulsvie autour du baquet de Mesmer ou sur la tombe du diacre Pâris au cloître Saint-Médard, les conversions épidémiques du revivalisme sont autant d’exemples de cette hystérie convulsionnaire épidémique dont la « psychiatrie transculturelle » a fait connaître les équivalents contemporains : le mal de pelea à Porto Rico, le pibloktop esquimau.

Les accidents somatiques durables
Les accidents somatiques durables surviennent surtout au niveau des organes de la vie de relation dont ils paralysent la fonction ; motricité, sensibilité, phonation, activité sensorielle, peuvent être touchés de façon élective ou concomitante.
L’atteinte motrice se réalise sous forme de paralysies, de contractures, de mouvements anormaux. !ne s’accompagnant d’aucun signe objectif d’atteinte lésionnelle des voies ou centres

[…]

Evolution des idées sur l’hystérie
De l’antiquité au Moyen-Age
Conformément à l’étymologie du mot « hystérie » (du grec matrice), et jusqu’à la fin de l’Antiquité classique, l’hystérie fut considérée comme une maladie organique, utérine, mais affectant le corps entier. Sa nature sexuelle n’était pas mise en doute et, la continence étant incriminée, le traitement recommandait, à titre de prophylaxie, le mariage pour les jeunes filles, le remariage pour les veuves ; c’est l’origine d’une conception qui, de nos jours encore, conserve un large crédit populaire.
Le Moyen-Age fut l’époque des grandes épidémies, et sous l’influence des conceptions augustiniennes liant plaisir sexuel et péché, on vit dans les manifestations hystériques une intervention du Malin ; en 1484, la bulle d’Innocent VIII institutionnalisa la lutte contre les sorcières et, dix ans plus tard, parut le Malleus maleficarum, manuel de détectin des cas de sorcellerie, dont la diffusion, favorisée par la récente découverte de l’imprimerie, fut immense (trente éditions en deux cents ans). La chasse aux sorcières dura deux siècles et parmi ses milliers de victimes on ne saurait chiffrer le nombre d’hystériques qui montèrent sur le bûcher.
Déjà à cette époque, l’opinion médicale résistait à la conception démoniaque de l’hystérie. Au XVIIe siècle, Charles Lepois affirme que le siège de l’hystérie est uniquement le cerveau, et que la théorie utérine est absurde puisque la maladie peut s’observer dans les deux sexes. Parallèlement, on évoque le rôle des émotios à l’origine des troubles, Paracelse entrevoit le rôle de l’inconscient dans la pathogénie des névroses, Sydenham ébauche la première description de la personnalité hystérique.

Charcho, Babinski, Janet
Tandis que s’affrontent dans les deux premiers tiers du XIXè siècle tenants de l’organogenèse de l’hystérie (Griesinger) et partisans de la psychogenèse (Pinel, Carter, Feuchtersleben), un autre courant de recherches et d’idées va se développer parallèlement, celui du magnétisme. Là aussi s’affrontent un courant organiciste (qui soutient la théorie fluidique de Mesmer et qui aura son plein épanouissement avec Charcot et l’école de la Salpêtrière) et un courant animiste, issu des travaux de l’abbé Faria et qui fait de l’hypnose « un état psychologique particulier, produit exclusivement par la suggestion », opinion qui sera défendue avec véhémense par l’école de Nancy.
Charcot eu le mérite de redonner à l’hystérie sa dignité de maladie (une maladie comme les autres), d’en fournir les descriptions cliniques précises destinées à démontrer l’origine organique de l’affection par l’existence de stigmates spécifiques (il s’agirait d’une « lésion dynamique »). Sous-estimant le rôle de la suggestion et de l’imitation chez ses malades, abusés par certains de ses élèves, il fut finalement le personnage centrale de la plus extraordinaire « hystérie de culture » que l’on ait connue. Son œuvre a reçu un discrédit injustifié.
Il revenait à J. Babinski, son élève, de « dynamiter » l’œuvre du maître. Neurologiste génial, il réussit à délimiter rigoureusement le domaine de la neurologie lésionnelle de celui de l’hystérie, qu’il rapprocha de la suggestion hypnotique. Poui lui l’essence de l’hystérie, c’est l’autosuggestion ; les phénomènes hystériques sont l’effet du pithiatisme. « Ce qui caractérise les troubles, c’est qu’il est possible de les reproduire par suggestion avec une exactitude rigoureuse chez certains sujets, et de les faire disparaître sous l’influence exclusive de la persuation. »
Dans une œuvre qui reste très vivante par la richesse des descriptions cliniques, Pierre Janet développe une théorie de l’hystérie, maladie due à un « affaiblissement de la factulté de synthèse psychologique … un rétréchissement du champ de conscience », d’où la distractivité, la « tendance à la division permanente et complèlète de la personnalité. » L’hystérique a une aptitude à vivre intensément les images, à réaliser plastiquement, à « agir ses idées fixes », idées qui sotnt la manifestation des forces inconscientes émancipées (automatisme psychologique) à la faveur de la faiblesse de la conscience, de la baisse de tension psychologique.

Freud
L’étude de l’hystérie tient une place centrale dans l’histoire de la psychanalyse. La mise au jour de la causalité psychique de l’hystérie va de par avec les découvertes principales de la psychanalyse (inconscient, conflit, fantasme, refoulement, transfert, identification). A partir de 1893, date de la communication préliminaire avec J. Breuer, les découvertes se succèdent : Les Psychonévroses de défense, 1893 ; Etudes sur l’hystérie, 1895 ; publication du cas Dora, 1905. C’est d’abord la mise à jour du refoulement (l’idée intolérable est maintenue hors de la conscience), le déchiffrage du sens de la conversion (le mot est de Freud) grâce à laquelle l’idée inconciliable se trouve neutralisée par transmutation de l’excitation qui lui est attachée en une forme signifiante d’expression corporelle, la mise en évidence du transfert et de son importance primordiale dans le déroulement de la cure. A la théorie traumatique initiale (rôle d’un traumatisme sexuel vécupassivement dans l’enfance) est substitué progressivement la théorie des instincts. Le rôle du conflit psychique inconscient est reconnu comme majeur dan sl’étiologie de l’hystérie et des autres psychonévroses de défense. Le symp^tome hystérique se voit défini comme le produit d’un compromis entre deux groupes de représentations agissant comme deux forces de sens contraire (le désir et l’itnerdit – le principe du plaisir et le principe de réalité). Parallèlement, Freud poursuit son auto-analyse, et le décryptage des symptômes de ses malades s’enrichit des observations qu’il tire de l’analyse de ses propres rêves. Comme le rêve, le symptôme de conversion est un mode de réalisation du désir : il subit les mêmes transformations que l’imagerie onirique (condensation, déplacement, intervesion, identification multiples). La découverte de la sexualité infantile permet enfin à Freud de reprérer le conflit nucléaire de la névrose hystérique, c'est-à-dire l’impossibilité rencontrée par le sujet de liquider le complexe d’Œdipe et d’éviter l’angoisse de castration. Ainsi se met en place une théorie cohérente de la conversion hystérique, qui fait du symptôme une réalisation déguisée du désir, explique pourquoi cette réalisation sustitutive est souvent représentée par la mise « hors service » de la pratie du corps qui justement aurait pu servir à la satisfation du désir, explique aussi la toléance au symptôme et l’absence d’angoisse.
Freud ne fut jamais entièrement satisfait de son élaboration théorique de l’hystérie ; bien des points lui semblaient obscurs dans le phénomène de conversion. Pour expliquer le passage directg du psychique au somatique, il invoquait la « complicité du corps », la conversion ne pouvatn se produire qu es’il y a conjonction entre dispotitions corporelles et conflit psychique.
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